Vous ne nous attendiez plus ? Et pourtant, nous revoilà. Ce mois-ci, HAHA redémarre (pour de bon, on l'espère) avec au programme, le nouveau spectacle de Panayotis Pascot, la conversion de Gad Elmaleh au catholicisme dans son film Reste un peu, et le dernier special de Neal Brennan sur Netflix. Mais ce n’est pas tout : ce retour s’accompagne de l'annonce d’une nouvelle formule, dont on vous livre les détails en fin de newsletter. Vous pouvez déjà nous soutenir en cliquant ici. Bonne lecture !
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Tout le monde ne parle que de ça
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PANAYOTIS PASCOT : PRESQUE
Spectacle. Durée : 1h18. Sorti le 3 novembre sur Netflix.
Panayotis Pascot l’annonce d’emblée : embrasser les filles, ça le terrifie. Et cette fille en particulier, qu’il voit pour la quatrième fois. Déjà en ligne sur Netflix alors même que sa tournée n’est pas terminée, son premier spectacle s’établit sur cette confidence, sorte d’écheveau que composent ses années au conservatoire, une trahison à la boum du collège, ses premiers pas à la télévision ou encore la relation avec ses parents.
Justement, avec la piste de ses géniteurs, dont la dynamique de couple est comparée à celle de «fonctionnaires de la baise», Panayotis Pascot parvient à poser le diagnostic de son blocage personnel. Son père ne dévoile jamais sa vulnérabilité – et plonge en caleçon dans un champ d’orties pour le prouver – et sa mère étale ses sentiments, souvent trop, léguant ses traumatismes en héritage. Voilà comment s’est construite la masculinité de Panayotis, imprégnée de rapports émotionnels radicalement opposés. Et les conseils phallocratiques de son coloc de 40 ans, «très impliqué», n’aideront pas plus.
Loin des faux semblants que le stand-up a vainement l’habitude d’adopter, Presque est un spectacle introspectif servi par le storytelling, le jeu et la mobilité scénique de Panayotis (Fary assure la mise en scène et Adib Alkhalidey est co-réalisateur de la captation, avec une claire influence du special 8 de Jerrod Carmichael). Si l’usage répété d'accents interroge un peu, le vingtenaire digresse avec aisance sur la scène du Théâtre Bobino dans un décor (pied de micro, tabouret, verre d’eau) et un costume minimalistes (un t-shirt noir rentré dans un jean délavé). Déballant son besoin d’être aimé, livrant son secret «pouvoir d’invisibilisation» (en se caressant les tétons), il apparaît candide et révèle d’une manière unique, à demi-mot, ce que d’aucuns énoncent comme un «presque» coming-out. «Pour vous c’est un spectacle, pour moi c’est ma vie.»
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Les meilleurs articles sur la comédie parus dernièrement
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MORT DE RIRE. «Pendant des semaines j’étais en colère parce qu’on m’avait réanimée. Partir, c’était ma décision». Acmé d’un long papier de Society, l’humoriste Constance, de retour sur France Inter, raconte pour la première fois dans la presse sa tentative de suicide l’été dernier. Le mag bimensuel nous plonge dans une partie sombre du monde de l’humour où la concurrence, la précarité, les coups bas et le harcèlement écorchent la santé mentale des humoristes.
BLING BLING HAPPENING. Voilà ce que menaçait de faire Joe Lycett si David Beckham ne cessait pas sa collaboration avec le Qatar : déchiqueter £10 000. L'ex-footballeur, nouvel ambassadeur de la Coupe du monde 2022, et désormais considéré comme «une icône gay» révolue, n’a pas répondu à l’interpellation de l’humoriste britannique, qui, vêtu d’un habit arc-en-ciel en tulle, a réduit en poussière plusieurs briques de billets dans une vidéo. Pas de panique : l’argent était faux.
CHIEF TWIT. «La comédie est de nouveau légale», sur Twitter, avait annoncé son nouveau patron Elon Musk. Dans le New York Times, Jason Zinoman l’interpelle à propos de sa définition très variable de «comédie légale» : Musk a banni l’humoriste Kathy Griffin pour une parodie jugée trompeuse par le milliardaire.
REVIVAL. Plus de jeu, plus de décors, plus de costumes, plus de personnages. Télérama dresse le constat d’une rentrée 2022 innovante, notamment du côté des humoristes féminines. Bérengère Krief, Antonia de Rendinger, ou encore Laura Felpin poussent à fond le curseur de la «féerie», dixit l’hebdomadaire — loin, très loin, du stand-up minimaliste — et renouvellent l’image du one-woman-show jugé ringard.
INFLUENCE COMIQUE. Fin novembre, les humoristes russes Vovan et Lexus se sont fait passer pour Emmanuel Macron lors d’un appel avec le président polonais Andrzej Duda. Ce canular téléphonique n’est pas leur premier coup d’essai. Numerama révèle que ce duo est classé en «unités d’opérations psychologiques», autrement dit un organe militaire d’influences de Poutine.
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Une comédie à voir en ce moment
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RESTE UN PEU
De Gad Elmaleh. Durée : 1h33. Sorti le 16 novembre.
«Carrière américaine et échecs répétés», dit la fiche Wikipédia de Gad Elmaleh pour résumer sa décennie 2010-2020. Après les accusations de plagiat, les spectacles en anglais et une série Netflix rincée, l'humoriste revient en France pour un film qui semble ouvrir un nouveau chapitre, inattendu, dans sa carrière. Gad a vu la Vierge : il entretient même une fascination si prononcée pour Marie, qu’il entreprend de se faire baptiser. Compliqué quand on revient chez ses parents, dans une famille de Juifs séfarades qui lui interdisait, enfant, d’entrer dans les églises.
Aussi surprenant que le virage catho de Gad Elmaleh, Reste un peu est une comédie d’auteur, film de famille nourri d’humour juif, qui réussit beaucoup de choses modestement. Ses gags : la secrète crise de foi d’Elmaleh est jouée sur le mode du récit de coming out - la mère découvre une statuette de la Vierge dans ses affaires comme elle tomberait sur un sextoy. La dimension documentaire : on a rarement entendu parler de spiritualité du quotidien comme ça au cinéma. Ses personnages enfin, acteurs amateurs pour certains, dont les impeccables parents de l’humoriste. Moins modeste : l’ego-trip de l’autofiction à la Nanni Moretti, et le déroutant premier degré cul béni dès que Gad Elmaleh évoque sa foi, dont l'origine n'est jamais vraiment explicitée. Mais c’est peut-être bien ce mystère qui fait tenir l’ensemble.
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L'humour, c'est surtout visuel
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RDV LE 30 JUIN #6 - LA HONTE DU SIÈCLE
Par Etienne et Antoine. A voir sur Youtube. 22 minutes.
Etienne et Antoine se produiront au Trianon le 30 juin prochain. Problème : ils n'ont jamais fait de stand-up de leur vie. En attendant, ils filment leur apprentissage dans un «vlogumentaire» bimensuel. Dans la dernière vidéo, les deux compères (dont un, Antoine Piombino, est issu du podcast 2 heures de perdues) font le point sous la pluie après avoir vécu un bide monumental sur une petite scène parisienne. Une série fidèle au processus de travail des jeunes stand-uppers, de ceux qui enchainent les scènes bancales de la capitale pour tester leurs nouvelles vannes.
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Un spectacle à voir en ce moment
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NEAL BRENNAN : BLOCKS
Durée : 1h02. Sorti le 8 novembre sur Netflix.
Beaucoup ont découvert Neal Brennan en 2017 avec 3 Mics, special virtuose sorti, déjà, sur Netflix, où il alternait entre trois registres de comédie à travers trois micros différents. Dans Blocks, Brennan a de nouveau recours à des astuces scénographiques, à base de figurines représentant les sujets abordés dans le spectacle, de Kanye West aux armes à feu en passant par les règles en vigueur dans sa famille où il était le cadet de dix enfants. Son stand-up se veut ciselé et nuancé sur les sujets de société, comme quand il invente le jeu «A quel point êtes vous de gauche ?» (si un refuge pour sans-abri s'installe en face de chez vous par exemple ?). Avec des moments plus sombres, quand Brennan évoque ses relations amoureuses ou sa santé mentale. Bien qu'un chouïa empesé, Blocks reste dans le haut du panier du stand-up US.
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Le meilleur de l'humour en baladodiffusion
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SANS OSER LE DEMANDER
Pourquoi les mecs se croient-ils toujours drôles ?
«Affaire d'humour, question de genre ou enjeu d'histoire ?» Durant 1 heure, France Culture décortique le rire par le prisme du genre grâce à son invitée, l’historienne Sabine Melchior-Bonnet. La spécialiste retrace l’histoire du rire et situe la place des femmes invisibilisées, plus subtiles et ironiques que les hommes, dans l’usage qu’elles font du rire.
Sorti le 8 novembre. Durée : 58 min.
L’INVITÉ DE 9H10
Fary
Sur France Inter, Sonia Devillers invite Fary pour son nouveau spectacle Aime-moi si tu peux et l’interroge longuement sur les «quatre minutes de communautarisme» dont il est question dans le show. «Un détail», rétorque-t-il (un brin agacé ?) avant que l’on glisse sur la seconde partie de l’émission, où il répond de «sa vie, son couple» et de sa capacité à se raconter à la première personne.
Sorti le 14 novembre. Durée : 20 min.
À BIENTÔT DE TE REVOIR
#126 Avec Claire Chazal
Sophie Marie Larrouy a annoncé sur son compte Twitter arrêter son podcast en janvier 2023. En attendant bientôt de la revoir pour ses dernières interviews, les 127 épisodes d'ABDTR resteront en ligne. Ce mois-ci, on retrouve le rappeur Dosseh, qui dit passer trois fois l'aspirateur dans la semaine, et une Claire Chazal (!) très sérieuse, qui ne triche jamais lorsqu'elle fait ses abdos.
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ON A REGARDÉ, MAIS ON L'A PAS GARDÉ
LE LATE AVEC ALAIN CHABAT. Sur TF1, depuis le 21 novembre.
Très attendue, la tentative de late show par Alain Chabat nous a laissés un peu perplexe, ambitieuse dans la forme calquée sur le Tonight show, mais assez feignante dans l'écriture des sketchs et des parodies d'interview.
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