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Avant de faire une petite pause, HAHA vous donne de quoi nourrir un été fendard, bidonnant, voire, pourquoi pas, désopilant. Au menu, une comédie française réussie (c'est si rare), Tout simplement noir de Jean-Pascal Zadi, en salles actuellement, du stand-up océanien à voir sur Netflix, entre le dernier special de l'Australien Jim Jefferies et le spectacle de la Sud-Africaine installée en Nouvelle-Zélande Urzila Carlson. Enfin, si vous êtes à Paris cet été, passez donc par la Cinémathèque, qui rend hommage à Louis de Funès et son comique populaire. Bonne lecture !

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Tout le monde ne parle que de ça

Photo Gaumont – C8 Films

Tout simplement noir
Durée : 1h30. Sorti le 8 juillet. Réalisé par John Wax et Jean-Pascal Zadi.

Y a-t-il projet plus casse-gueule qu'un comédie sur la place des Noirs en France ? Tout simplement noir et son acteur-co-réalisateur Jean-Pascal Zadi, méconnu jusque-là, ne pouvaient partir qu'avec des a priori négatifs. La réussite du film, puisqu'il est réussi, réside pourtant en partie dans cette tension-là, ce malaise national de point départ. Version fictionnelle de Zadi, JP est un comédien raté de 40 ans qui décide d'organiser la première grande marche de contestation noire en France. Tournée comme un faux documentaire, la comédie suit cette entreprise bancale menée par un incompétent moins intéressé par le militantisme que par sa réussite personnelle.

La mécanique comique de Tout simplement noir se révèle au bout de quelques minutes et une violente altercation entre JP et Claudia Tagbo : une comédie de guests, dans laquelle diverses personnalités sont invitées à tordre leur image, procédé pas mal utilisé à la télévision récemment (Platane, Dix pour cent...). De Soprano à Lucien Jean-Baptiste, en passant par Mathieu Kassovitz ou Omar Sy, tous sont au diapason, c'est l'autre succès du film : aucun de ces sketchs, qui sont autant de variations acides ou malaisantes sur l'identité noire, ne tombe à plat. En fil rouge, Fary assure le rôle de l'acolyte hypocrite, lui aussi prêt à exploiter ce projet de manifestation pour rattraper une image médiatique écornée.

Jusque dans sa conclusion, Tout simplement noir assume sa modestie d'entreprise vouée à l'échec. Si le film, plus subtil qu'il n'en a l'air, apparaît d'autant plus d'actualité avec les récentes manifestations contre les violences policières, il ne faut pour autant pas le voir comme une parodie, par exemple, du comité Adama, mais plutôt comme une satire du militantisme de plateau télé, doublé d'un questionnement sur l'infinité d'injonctions contradictoires de l'identité noire française. Tous les paradoxes soulevés par le film sont d'ailleurs brillamment énoncés en une phrase par JP : «Un Noir qui réussit, c'est suspect. Normalement, un Noir, ça dérange».
 

Les meilleurs articles sur la comédie parus dernièrement

H. Sitcom culte de la fin des années 90, avec un casting à la diversité inédite : à l’occasion de la sortie de l’intégrale de H sur Netflix, Slate se demande ce que cette série burlesque et absurde raconte d’une France période «black-blanc-beur» dans l’euphorie de la victoire à la Coupe du monde 1998.

Samberg. En pleine promo pour Palm Springs, une rom-com que l’on espère voir sortir dans les salles françaises prochainement, Andy Samberg a accordé un entretien à GQ où il se confie notamment sur l’évolution de la série Brooklyn 99, dont la prochaine saison est en réécriture après les protestations liées à la mort de Georges Floyd.

Royaume-Uni. L’association des comedy clubs britanniques tire la sonnette d’alarme : d'après son enquête, plus des trois quarts des salles vont mettre la clé sous la porte d’ici un an si rien n’est fait pour les aider. Pour l’instant, explique le Guardian, ils sont les grands oubliés des plans de relance du ministère de la culture.

Art contemporain. A quel point l'art contemporain peut-il se confondre avec la comédie ? A l'occasion d'une exposition de l'humoriste Simon Munnery, le Guardian se pose la question en remontant le fil de l'histoire de l'art.

Hommage. Dans le New York Times, Steve Martin rend un émouvant hommage au réalisateur de ses plus grands succès, Carl Reiner, mort fin juin, et qui lui aura donné de précieux conseils pour sa carrière et sa vie personnelle.
 

Un spectacle à voir en ce moment

Photo Netflix

JIM JEFFERIES
Intolerant
Durée : 1h06. Diffusé le 26 août sur Netflix.

La vieillesse, pour l’Australien Jim Jefferies, c’est ne plus pouvoir manger du fromage sans devoir aller se vider aux toilettes 20 minutes plus tard. En prenant le prétexte d’un rencard qui se passe mal à cause de cette intolérance au lactose, Jefferies déroule son fil, formidable narration d’une soirée qui vire au cauchemar entrecoupée de digressions sur son état de beauf assumé. Moins politique que son précédent special Freedumb, cet Intolerant est le cheminement d’un homme qui se sent devenir vieux, étranger aux combats de l’époque, se présentant en critique (un peu trop auto-satisfait ceci dit) de la génération millennial et de ses combats. Mais, en maintenant le suspense autour de son histoire de problèmes intestinaux en plein rendez-vous galant, Jim Jeffries s'en tire plutôt habilement dans l’exercice périlleux du flirt avec les limites.
 

Une vanne, une seule

URZILA CARLSON
Overqualified Loser
Durée : 1h02. Diffusé le 14 juillet sur Netflix.

Rires de musées

Louis de Funès, l'exposition
Depuis le 15 juillet à la Cinémathèque (Paris).
Acteur ultra rigoureux et prolifique (plus d’une centaine de films), omniprésent dans les salles au point d’exaspérer une partie des spectateurs et de la critique, Louis de Funès aura traversé la France de l’après-guerre puis des Trente Glorieuses avec son éternel personnage de Français moyen, veule et colérique. C'est ce contexte que l'exposition de la Cinémathèque met en exergue, archives de l’INA, lettre personnelles et nombreux extraits de films à l’appui, insistant sur l’évolution du jeu, des choix artistiques et de l’univers dans lesquels a excellé le comédien, en miroir déformant des transformations de la société française.
 

Le meilleur de l'humour en baladodiffusion

THE NEW ABNORMAL
Ben Stiller Dishes on Trump’s Obsession with Zoolander.
L’acteur Ben Stiller revient sur une partie de sa filmographie qu’il redécouvre à travers les yeux de sa fille de 18 ans, et d’une communauté Twitter parfois choquée par certaines de ses blagues.
Sorti le 3 juillet. Durée : 38 minutes. Podcast en anglais.

RIVIERA DÉTENTE
#48 - Conversations III (croque-Mémé).
Petite soirée d’été du côté de Grasse, Alpes-Maritimes où Henry Michel et ses chroniqueurs débriefent l’interview du nouveau Premier Ministre Jean Castex, offusqué par son surnom de «Croque-Mémé».
Sorti le 11 juillet. Durée : 1h22.

GETTIN' BETTER WITH RON FUNCHES
#100 Show Stopper with Eric André.
Pour la sortie de son special Legalize Everything, Eric André fait la tournée des podcasts. Sur le canapé du toujours délicieux Ron Funches, il discute de son boulot récent et de ses objectifs de carrière.
Sorti le 13 juillet. Durée : 1h17. Podcast en anglais

ET POUR FINIR...

Comme Tout simplement noir, ces comédies francophones mélangent fiction et codes du documentaires. Une liste des (trop rares) mockumentaires comiques en langue française, à retrouver et à commenter sur Sens Critique.
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Une newsletter rédigée par Adrien Franque et Clément Mathis
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Illustration : Pierre Thyss

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